N° PA54000014 - Site archéologique de hauteur fortifié préhistorique
Mis à jour le 16-05-2023
Coordonnées GPS :
Fiche officielle
Source :
recensement immeubles MH
Propriétaire :
propriété de l'Etat ; propriété de la commune
Siècle :
Age du fer
Date :
1998/10/07 : inscrit MH
Contact :
mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr
Détails :
Site archéologique, en totalité (cad. AH 1 à 4) : inscription par arrêté du 7 octobre 1998
Historique :
"La butte Sainte-Geneviève, surplombant toute la vallée de la Meurthe, prolonge le plateau de Malzéville qui domine Nancy au nord-est. Cette butte, d'une superficie de 20 ha, mesure environ 650 à 700 m de long, et sa largeur est comprise entre 50 et 60 m. Ce site de hauteur est entouré par des falaises naturelles et protégé par un rempart qui en défendait l'entrée au nord-est, seul endroit par où il était facilement accessible. Le rempart, qui barre le col, est rectiligne sur une longueur de 60 m, puis se replie suivant un angle de 50° sur 10 m de long avant de rejoindre le flanc ouest. Il forme alors un angle saillant qui côtoie un chemin d'accès à la butte. Seul un fossé, d'origine naturelle mais probablement aménagé lors de la construction du rempart, précède cette levée. Ce rempart est constitué d'un épaulement de section triangulaire (15 m pour les revers extérieurs, 9 ou 10 m pour les revers intérieurs et 20 à 22 m pour la base). Il atteint une hauteur de 3 m à 3, 5 m par rapport au niveau du sol à l'intérieur de l'enceinte, et une hauteur de 6 m par rapport au fond du fossé. Sa construction s'est effectuée en tirant le meilleur parti des irrégularités du terrain. La coupe de cet épaulement a révélé une couche de pierres et de terre végétale (20 à 50 cm de haut) reposant sur un noyau de chaux mêlée de charbons et de bûches partiellement carbonisées. Ce noyau (1, 35 m d'épaisseur) , situé en milieu de pente, renforce la solidité de l'épaulement. La présence de chaux et de bûches carbonisées permet d'attribuer ce rempart au type "" à masse calcinée "", qui n'est connu en Lorraine que par trois autres exemples : le camp d'Afrique à Messein, la Fourasse à Champigneulles et la côte de Sion. On remarquera par ailleurs que ces 4 sites sont tous situés dans le sud du département de la Meurthe-et-Moselle. Un véritable mur de lisière semble avoir protégé la face ouest de l'oppidum. Une fouille a révélé à cet endroit un noyau calciné à 4 m environ en-dessous du niveau donné par la surface du plateau. Ce noyau, base stable, aurait pu supporter un mur parementé. Les travaux militaires antérieurs à 1909 et les fouilles successives (J.Beaupré en 1909, P. Dubuisson de 1927 à 1939 avec la collaboration de G. Poirot, J.-M. Hanus en 1973) ont permis de révéler les phases d'occupation du site. La découverte de haches polies et d'outils en silex prouve que le site était occupé dès le Néolithique, mais c'est à l'époque de la Tène finale (- 120 à - 50) qu'il faut attribuer l'occupation principale. C'est en effet à cette période qu'appartiennent les 67 ""fonds de cabane"" quadrangulaires mis en évidence par les fouilles, qu'il faut interpréter comme des caves et des structures de stockage. Leur longueur varie de 2, 30 m à 4, 80 m et leur largeur de 1, 90 m à 2, 60 m pour une profondeur de 1 m à 1, 95 m. Leur couverture reposait sur quatre poteaux corniers. Les habitations correspondant à ces structures de stockage n'ont pas été retrouvées, mais la présence de foyers laisse deviner leur existence. Ces structures ont livré un abondant mobilier caractéristique : céramiques, monnaies, fibules, amphores à vin importées d'Italie, ainsi que divers objets dont un anneau d'attelage et un moule de harpon. Le site semble en outre avoir abrité une activité de métallurgie du fer. Le site possède donc le double intérêt de présenter à la fois une structure défensive d'un type peu fréquent (rempart ""à masse calcinée"") , ainsi que les traces d'une occupation dense."